Escale dans le Verrou de Blaye

Au matin nous naviguions en direction de Blaye, qui serait notre point d'ancrage pour l'après-midi et la nuit. Ce serait aussi ici que notre excursion débuterai. Mais pour l'instant, nous n'avions qu'à profiter du paysage défilant sous nos yeux depuis le M.S. Cyrano de Bergerac. A vrai dire, l'estuaire de la gironde est très paisible, tout à fait propice au calme. Quelques braves accompagnèrent notre animatrice de bord au cours d'une séance de gymnastique douce. Pour ma part, je profiterai du cadre inédit.

Jusqu'à ce que nous arrivions à Blaye à peu près au moment de savourer la cuisine du chef de bord. Le temps d'achever notre repas et de se préparer, nous étions partis. Dès les premières secondes sur les quais, nous avions une idée assez précise de ce qui nous attendait en ce début d'après-midi. L'embarcadère se trouvait au pied de la citadelle de Vauban,nous défiant de seulement essayer de l'assaillir. Comme celle de Belgrade, et comme la plupart des fortifications de Vauban en général, celle-ci était organisée en étoile, plusieurs niveaux de défenses indépendants protégeant le cœur de la citadelle. Lorsque nous passâmes les ponts et les remparts, la visite pouvait commencer.

Contrairement à Belgrade, la citadelle avait conservé la plupart de ses infrastructures, telles les casemates ou la poudrière. Certains de ses bâtiments ont d'ailleurs été réaménagés en restaurants et boutiques diverses, rendant le site particulièrement agréable a visiter. Fait rare et étonnant, un monastère compte parmi ces nombreux édifices, même si son usage premier a été abandonné depuis longtemps. Nous marchâmes ainsi dans les étroites ruelles vieilles de plusieurs siècles, imaginant que, fut une époque, c'était un site militaire de très haute importance. Importance dont nous nous rendîmes compte au moment d'arriver au panorama que la citadelle offrait sur le fleuve. Situé dans les hauteurs, la vue était imprenable et dominait l'estuaire de la Garonde. Cependant le fleuve étant large de 3 km à ce niveau, le fort ne pouvait barrer le passage à lui seul, c'est pourquoi sur l'autre rive ainsi que sur une île présente à 2 km de là, deux autres forts de taille considérablement plus restreinte ont été installés. Ainsi naquit le Verrou de Blaye. La particularité de ce site historique est d'avoir remarquablement bien conservé son patrimoine, tout en le diversifiant et en ouvrant l'accès à tous. Aujourd'hui doté d'espace vert, la tentation de s'allonger sur le gazon, à l'ombre d'un arbre est plus que tentante. Cependant, il reste tellement a voir, et déjà nous quittions la citadelle de Vauban de Blaye pour poursuivre l'après-midi ailleurs.

Un car nous attendait à la sortie, notre direction : la corniche de l'estuaire de la Gironde. Sur cette route panoramique, nous virent défiler nombre de petits hameaux aux vielles maisons, dont certaines à flanc de falaises. Parmi celles-ci, quelques unes sont en réalité de vieux accès aux mines rénovés et réarrangés en habitat. Ainsi, nous virent des façades de maisons émerger des falaises, offrant un point de vue saisissant sur tout l'estuaire. Panorama dont nous avons pu nous même profiter un peu plus loin, aux côtés des devenues communes vignes, le temps d'un arrêt. S'étendaient face à nous la Gironde, la Garonne et la Dordogne, se joignant en ce point. Le prochaine étape, qui serait la dernière de cette après-midi de découverte, se ferait à Bourg dotée, elle-aussi, d'une citadelle aujourd'hui disparue.

 C'est aujourd'hui une ville magnifique, caractérisée par deux hémisphères. L'un est la ville haute, zone historique, elle comporte les ruines et le plus belles bâtisses tout en dominant la Dordogne. L'autre est la ville basse, plus récente, émanant des divers commerces s'étant développés au fil des décennies. Voir ces deux niveaux d'une même ville se superposer est assez extraordinaire, mais plein de beauté. Y venir n'aura pas été une perte de temps.