Hô Chi Minh City
Il reste de la présence française, qui prit fin en 1954, de splendides édifices comme la cathédrale Notre-Dame aux briques orangées, la Poste centrale et son mariage de pierre, de verre et de fer conçu par Gustave Eiffel, l’Hôtel de Ville à la façade jaune pastel, le majestueux Opéra et ses sols de granit, le pavillon Blanchard de la Brosse (aujourd’hui musée de l’histoire du Vietnam), la résidence du Conseiller commercial d’Indochine (devenue le lycée Marguerite Duras) ou encore le légendaire hôtel Continental, somptueux écrin où séjournèrent les plus illustres personnages, d’André Malraux à Catherine Deneuve. Et si l’imposante statue de « l’oncle Hô » (Hô Chi Minh, littéralement : « Celui qui éclaire »), qui domine une place bordée de frangipaniers, rappelle que le pays a acquis son indépendance de haute lutte après deux guerres, bon nombre d’habitants continuent de nommer leur ville Saigon et d’utiliser des mots directement dérivés du français, comme « Cà Phê », « Sô Cô La », « Giam Bông » ou « Mang Tô »…
À « HCMV », l’ouverture de la première ligne de métro est prévue dans deux ans. Comme tous les deux ans. En attendant, pour se rendre à Cholon, ancien faubourg avalé par l’urbanisation galopante, le car doit emprunter un dédale de ruelles animées, cerné de toutes parts par l’inévitable nuée de mobylettes aux pilotes masqués et gantés. « Les femmes, surtout, se couvrent le plus possible afin de se préserver du soleil, car pour elles, le critère de beauté est d’avoir la peau la plus claire possible », explique Tiep. Une chance : le marché Binh Tay est à l’ombre. Ici, comme dans tout le District numéro 5, règnent les Vietnamiens d’origine chinoise, les « Hoa », maîtres absolus du commerce. Et se lancer à l’assaut de cet entrelacs d’échoppes foisonnantes est la promesse d’une aventure riche en couleurs, odeurs et saveurs.