L'Estuaire de la Gironde en croisière
Notre croisière dans le vignoble Bordelais se poursuit. Ce matin, notre bateau, le MS Princesse d'Aquitaine, continue de fendre les eaux de la Dordogne, en direction de Blaye cette foi-ci. De-là, et avant de visiter la ville dans laquelle nous venions de nous amarrer, nous avons embarqués à bord pour un circuit en quatre temps.
Tout d'abord, et avant d'arriver à notre première destination, nous empruntâmes la «Route de la Corniche» comprise entre l'Estuaire de la Gironde et la falaise -haute jusque 50 mètre à certains endroits- qui s'élève de Blaye à Bourg. D'un côté, l'estuaire est le plus grand d'Europe, long de 70 kilomètres et parfois large de 14; la Dordogne et de la Garonne s'y joignent en eaux troubles. De l'autre côté, la falaise qui se dresse à pic, parfois recouverte de nature, parfois perforée de maisons troglodytes. Sur toute la longueur de la Route de la Corniche, les maisons de maîtres, de capitaines et les demeures des nombreux ouvriers des carrières alentours s'alignent face à l'estuaire.
Ce défilé, ainsi protégé par la falaise des vents du nord et humide grâce à l'estuaire, est doté d'un micro-climat bien particulier. Toute plante y trouve son compte, bananiers comme palmiers, et les jardins sont fleuris toute l'année. C'est pourquoi on l'appelle aussi «la Route Fleurie».
Route Fleurie qui nous mène jusqu'à Bourg, village ancien moins touristiques et au passé chargé. Pour son emplacement dominant sur la région et l'estuaire, la ville s'est vue disputée au cours des siècles et selon les guerres. Une fois anglais, puis sous contrôle allemand, Bourg-sur-Gironde est un petit village témoin de grandes histoires.
Il a aussi la particularité d'être bâti sur deux niveaux, la ville haute composée de maisons de maîtres, aux riches façades orientées vers l'estuaire. Et la ville basse, en bas de la falaise, où se trouvent le port et les maisons des travailleurs.
De nombreux escaliers viennent percer la falaise et offrent de nombreux accès dérobés dans le village. Village qui, moins touristique et très bien préservé, donne un véritable aperçu de la vie qu'on y menait il y a encore pas si longtemps.
Authenticité , charme et quiétude sont ainsi des mots pour décrire Bourg-sur-Gironde.
Une fois arrivé au bas de la cité, au cœur des ports et à proximité de l'ancienne laverie où se réunissaient les femmes, nous reprenons la route. Cette fois-ci, nous prenons un autre chemin, celui qui, en haut de la falaisblaye-citadelle-parnoma-bateau-croisieurope.jpge, surplombe les environs. Là-haut, nous retrouvons le royaume infini des vignes que nous n'avions pas encore aperçu jusqu'alors, faute de terrains trop accidentés.
Bien sûr, Bourg et Blaye comptent leurs propres vignobles et viticulteurs qui, eux-aussi, ont leur propre manière de faire du vin. En ce vignoble dominant l'estuaire, c'est le Merlot qui s'impose comme le cépage principal., à 70%.
Blaye est d'ailleurs assez connu pour la qualité de son vin et compte bon nombre de producteurs agrégés. Mais si nous nous y rendions en empruntant cette «Route des Vignes», c'était pour en visiter un autre joyaux.
La Citadelle de Blaye est une œuvre remarquable, imaginée par Vauban lui-même. L'ensemble, bâti en moins de 3 ans et par la travail acharné de 3000 hommes au quotidien, est une merveille d'ingéniosité militaire cumulant les douves, les murailles, les remparts et les ponts-levis, si bien que la citadelle, arme de dissuasion parfaite, n'a jamais été attaquée par quiconque.
Le bastion a connu bien des modifications à travers les âges, comme une grande restructuration après l'invention des canons, et a changé de mains à de nombreuses reprises. Occupée par l'armée allemande durant la seconde guerre mondiale et remise à l'armée française à la fin du conflit, la Citadelle appartient à Blaye depuis 1954. Depuis, elle est entretenue et certaines des anciennes garnisons militaires peuvent être louées, pour y habiter comme pour créer un commerce.
Fait rare et étonnant, un monastère compte parmi ces nombreux édifices, même si son usage premier a été abandonné depuis longtemps. Les casemates, poudrières et casernes encore en bon état font de ce site un lieu agréable à visiter, et participent à donner une image fidèle de ce à quoi ressemblait la vie d'une garnison militaire. Aujourd'hui, la vie dans le citadelle de Blaye y est plus douce, puisque celle-ci accueille parfois des festivals et que des enfants, des promeneurs et des joggeurs s'y aventurent quotidiennement.
À bord du bateau de croisière, et jusqu'aux dernières heures de la soirée, un orchestre composé d'un chanteur, d'un guitariste, d'un accordéoniste et d'un batteur anima le salon-bar. Bientôt, les passagers étaient ravis et les artistes heureux.